vendredi 16 novembre 2007

Désinformation... Quand le buzz s'attaque aux grèves

SNCF - l'intox à grande vitesse

Le net sert souvent à véhiculer des idées réçues, de fausses informations ou tout simplement du 100 % intox. En voici un bel exemple à ne pas suivre ! Au royaume de la communication, la désinformation est parfois reine ! C'est ainsi que depuis quelques temps, un message parfaitement mensonger circule sans aucun contrôle parmi les boites aux lettres françaises.

Le problème de ce type d'intox, c'est qu'il paraît extrêmement compliqué pour le citoyen moyen de pouvoir vérifier par lui-même les assertions apportées. On réagi généralement en se laissant tout simplement convaincre par un déluge de chiffres et autres statistiques éloquentes, puis on transfère à ses contacts et ainsi de suite. "Un vrai scandale ma bonne dame !". Et, dans ces temps où il est de bon ton d'opposer le service public au privé, force est de constater que la SNCF est une cible de premier choix.
En effet, de par son activité, la mise en relation quotidienne entre agents publics et salariés privés est forcément inévitable. Et, chaque fois que la guerre des deux mondes est relancée, on a droit à l'inévitable message. Afin d'en avoir le coeur net, nous nous sommes procurés le rapport d'activité de la SNCF et pris contact avec la direction de la communication. Bilan de la campagne de dénigrement : fausse sur toute la ligne (de chemin de fer).
  • Recette annuelle => 9 milliards d'euros
    Faux : la recette est de 15,6 milliards d'euros
  • Budget annuel => 18 milliards d'euros
    Faux : il n'est pas possible de retrouver un tel chiffre.
  • Subventions de l'état => 12 milliards d'euros sur nos impots
    Faux : l'Etat ne subventionne pas la SNCF, il lui verse une compensation correspondant au manque à gagner lors de la vente d'un billet à tarif spécial (militaires, tarifs sociaux, etc.). Ces tarifs ne correspondent en rien au coût réel du transport, l'Etat règle donc la différence.
  • Financement des retraites => 14 milliards d'euros sur nos impôts
    Faux : les retraites sont financées par les salariés, l'entreprise et l'Etat. Les avantages spécifiques du régime spécial des cheminots sont financés en totalité par l'entreprise.
  • Dette à financer => 2 milliards (euros ou francs ?)
    Faux : la dette est en fait de 5,8 milliards d'euros. RFF, de son côté, a également une dette correspondant essentiellement à des investissements d'infrastructure demandés par l'Etat pour "le bénéfice de la collectivité nationale et de tous les français."
  • Salaire d'un conducteur TGV => 2200 euros nets à 4880 euros + primes
    Faux : le salaire d'un conducteur s'échelonne de 1500 euros nets en début de carrière à 3400 euros maximum en fin de carrière (toutes primes comprises).
  • Primes diverses
    Faux : la prime de charbon a été supprimée depuis longtemps. Les autres primes sont, soit celles que l'on retrouve dans la plupart des grandes entreprises, soit inventées de toutes pièces.
  • Horaires de travail => 25 h / semaine
    Faux : la SNCF est aux 35 h / semaine.
  • Retraite => 50 ans
    Faux : cette exception ne concerne que les conducteurs (manoeuvrant des engins lancés à 350 km/h, faut-il le rappeler).
  • Prime d'absence de prime => spécial sédentaire
    Faux : cette prime n'existe pas
Tout est donc complètement bidon et on ne peut que regretter que ce type d'intox circule sur le réseau. En contribuant à détériorer l'image d'une entreprise (publique ou non), il n'est pas certain que quiconque ait à y gagner. Précisons enfin que les agents ne sont pas les seuls salariés de la SNCF. En effet CDI, CDD, intérimaires et stagiaires viennent également grossir les rangs... comme partout ailleurs dans le service public.
Ouf... Fin des hostilités, vous pouvez ranger vos armes de déstabilisation et sortir vos armes de destruction massive... afin de contribuer à la disparition totale de ce hoax !
Sources :
  1. Rapport annuel SNCF 2004
  2. Direction de la communication SNCF
  3. La vie du Rail (N° du 14 décembre 2005)

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